La gestion énergétique naturelle

Livre Blanc //7 Témoignage Faire participer les usagers à la construction « La lumière et la ventilation naturels participent au confort de vie en tertiaire comme en résidentiel La lumière naturelle est recherchée et réputée agréable, énergisante… Le vocabulaire qui lui est associé est positif Les diffcultés apparaissent avec les ap- ports solaires en été, aux effets de surchauffe, surtout dans les locaux bien isolés Les protections solaires, la manipulation des ouvrants sont indispensables, mais pas toujours possibles. Dans les régions du sud de la France, ces comportements de protection diurne et d’aération nocturne sont culturellement acquis ; dans celles du nord, c’est différent Indépendamment, il peut exister des contraintes de bruit ou de sécurité qui ne per- mettent pas d’ouvrir les fenêtres, notamment pour la ventilation nocturne. Très clairement, la ventilation, au sens de l’aération, a toujours été pratiquée dans les bâtiments Les diffcultés tiennent à la prise de conscience technique des circuits de ventilation Concrètement, ces dernières années, on est certainement allé trop loin en matière de technicité de la ventilation, cette fonction ayant été très fortement mise en lien avec l’optimisation énergétique des bâtiments. Ce « rêve d’ingénieur « a provoqué des soucis en termes d’usage : fermeture de bouches d’aération, défauts de maintenance des fltres… Il est sans doute préférable de retenir des solutions plus simples de ventilation na- turelle qui tiennent compte de l’action de l’usager pour renouveler l’air ou rafraîchir son environnement intérieur. À ce titre, une autre question importante se pose vis-à-vis de ces fonctions d’éclai- rage et de ventilation dans les bâtiments : ce sont les automatismes. Tout automatiser – selon la présence ou la pollution intérieure – peut sembler faciliter la vie En réalité, cela n’a parfois pas de sens ! Il faut laisser la main aux occupants… ne serait-ce que pour éviter qu’ils se battent avec ces outils très techniques Inver- sement, on ne peut pas laisser les usagers être « à plein temps «sur le pilotage des bâtiments : ils ont autre chose à faire ! Ces hiatus tiennent essentiellement à la promotion des technologies ou à la régle- mentation On devrait plutôt être à l’écoute des résidents ou des occupants Une telle démarche a été initiée avec les « livrets d’accueil «, mais ils ne suffisent pas pour accompagner Désormais, bailleurs sociaux, promoteurs de locaux tertiaires ou rési- dentiels, syndicats de copropriétés et architectes vont plus loin et optent pour une « construction participative « : on écoute les besoins des usagers, puis les concepteurs cheminent avec eux En clair, au lieu d’expliquer le fonctionnement des équipements en aval des projets, les professionnels retiennent les choix techniques en amont en se basant sur les besoins, l’objectif étant que les occupants s’approprient les moyens mis à leur disposition C’est une démarche intelligente, mais qui de toute manière prendra une génération à se déployer.» Gaëtan Brisepierre , sociologue spécialiste de la transition énergétique, l’habitat et l’environnement Des labels environnementaux très exigeants La plupart des labels environnementaux pour les bâtiments très performants mettent en avant le recours à la lumière naturelle par l’utilisation d’indicateurs spécifiques. Ainsi : • Le label BREEAM fixe à l’indicateur « Hea 01 Visual comfort » un objectif de facteur de lumière du jour. Deux critères sont demandés : un éclairement moyen en lumière du jour et un éclairement minimal en un point en lumière du jour. On retient généralement le FLJ de 1,8 % sur 80 % de la surface, l’autonomie d’éclairage naturel annuel de 2 650 heures à 200 lux, une uniformité d’éclairage au regard de la profondeur de la pièce… Par ailleurs, ce label propose trois types d’autonomie lumineuse : « Éclairage naturel », « Éclairage naturel exemplaire » et « Éclairage naturel international ». • Le label LEED pose l’indicateur « IEQ credit 8.1 » relatif à la simulation du calcul de l’éclairage. Il demande de respecter des niveaux d’éclairage de 270 lux à 5 400 lux, à 9h et 15h, par un jour de ciel clair à l’équinoxe. L’atteinte de cette condition pour 75 % de la surface occupée confère 1 point, 2 points pour 90 %. • Le référentiel du label HQE publié en 2016 fixe deux objectifs : le premier est le facteur de lumière du jour (un FLJ entre 0,7 et 2 % sur 80 à 90 % des surfaces, et selon le niveau de performance environnementale recherché) ; le second est l’autonomie en lumière du jour : la part quotidienne d’éclairement en lumière du jour sur 80 % d’une surface de référence doit être au moins égale au niveau préconisé pour l’activité pratiquée selon la norme EN 12464-1. • Le WELLBuildingStandard définitsept facteursdubien-êtredessalariés, dont la lumière. Son référentiel vise à réduire les perturbations du rythme circadien de l’organisme. Les exigences portent sur la très large connaissance acquise au cours des dernières années sur les impacts de la lumière sur l’organisme : conception de l’éclairage, performance des vitrages, prise en compte des teintes intérieures, distribution et contrôle de l’éclairage artificiel et naturel pour améliorer l’humeur et la productivité des occupants… • Les labels de l’association Effinergie (BBC, Bepos, et Bepos +) reposent sur la réglementation RT 2012 et sont renforcés par des règles du référentiel E+C- qui préfigure la future réglementation environnementale, RE 2020. Cette dernière constituera la transposition en droit national de la directive européenne sur la performante énergétique des bâtiments (directive 2018/844 du 30 mai 2018). Si ces textes font la part belle à la ventilation mécanique, ils ont pour intérêt de mentionner les exigences renforcées ayant un impact direct sur la ventilation et les consommations d’éclairage : - en maison individuelle, un Bbio max réduit de 20 % (coef. 0,8) et un Cep max - 20 % ; - en logement collectif, une modulation du Bbio max d’un coefficient 0,6 à 0,8 selon la compacité de l’ouvrage, et un Cep max - 20 % ; - en tertiaire, un Bbio max - 20 % et un Cep max - 40 %. En résidentiel, le contrôle de la ventilation s’effectue selon les règles Promovent et s’accompagne de vérifications fonctionnelles. En tertiaire, on retient un contrôle visuel, des vérifications fonctionnelles et une mesure de l’étanchéité à l’air des réseaux.

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